"L'aube le soir ou la nuit" de Yasmina Reza

Publié le par Amélie

Rares sont les livres qui ont autant fait parler de lui au cours de l'été. Pas un newsmagazine en aout 2007 qui n'est publié les meilleurs passages ou se soit fendu d'une critique, soit élogieuse, soit assassine de L'aube le soir ou la nuit de Yasmina Reza.

Curieuse de nature, j'ai moi aussi voulu tester le fameux livre.

Je n'avais jamais lu d'œuvres de l'auteure, je passerais donc sur les comparaisons avec ses précédents ouvrages.

D'un point de vue strictement littéraire, je ne me suis pas ennuyée durant ces 190 pages, malgré les répétitions des scènes de visites électorales, qui peuvent lasser à la longue. Yasmina suit un candidat à l'élection présidentielle à travers ses multiples déplacements jusqu'à son élection et son installation. De juin 2006 à juin 2007. Elle en parle à la troisième personne, "Il", en citant le nom de Nicolas très tardivement. Elle regarde cette campagne de son œil de non-experte, trace le portrait de l'homme le plus médiatisé de France, son ascension au poste suprême. Le tout ponctué de conversations, des pensées de l'auteure...

undefinedMais au-delà de ce que raconte le livre tout le monde se pose une question : est-il favorable ou défavorable à Nicolas Sarkozy ? Apparaît-il sous un bon ou mauvais jour ?
Je dois dire que tout ça laisse assez perplexe.

Yasmina n'est pas tendre avec les défauts du Président, au contraire. Son impatiente, son paraître permanent, son stress, ses phrases toutes faites, son ambition démesurée... Tout apparaît même bien pire que tout ce qui a été dit dans les journaux.
Mais malgré tout, Nicolas Sarkozy en sort grandi... Car il apparait enfin comme un être humain. Alors que dans les médias, il reste toujours sous contrôle, le voici avec ses failles, ses mines de petit garçon, ses moments de doute... Un homme bourré de défauts mais incroyablement humain.
Cela peut-il vraiment lui nuire ?

Yasmina Reza reste malgré tout très objective, elle décrit un homme comme elle le voit, ses défauts, ses qualités. Il n'y a pas véritablement une critique (ni une louange) du personnage, c'est un portrait, c'est tout.

S'il y a une critique dans le livre, c'est plutôt celle du monde politique en campagne : les  déplacements qui s'enchaînent sans véritable sens, les rencontres avec les "vrais gens", les faiseurs de  discours... Tout ce qui est fait pour que la personnalité politique apparaissent "vrai" et proche des gens, mais qui est en fait monté de toute pièce.
Tous les candidats se sont pliés à ses mascarades, lui comme un autre. Et la description de cette campagne reste très cruelle pour les candidats, et peut-être encore plus pour les électeurs qui font le pied de grue pour "le (la) voir".

Publié dans Danses avec le A

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