Ni d'Eve ni d'Adam, d'Amélie Nothomb

Publié le par Amélie

Il s'est passé une chose incroyable le mois dernier : j'ai aimé un livre d'Amélie Nothomb.

Des œuvres de cette auteure, j'ai dû en lire 5 ou 5 d'affilés, histoire de bien me faire une opinion. Et mis à part Stupeur et tremblements, qui se dégage par son humour, ses autres ouvrages ne m'ont pour ainsi dire absolument pas touchés. Disons qu'il y a un minimum de suspens plutôt bien tenu, mais une fois le livre refermé, il ne reste plus rien. Les personnages sont inconsistants, les situations aussi. Je
n'y crois pas. Pas à cause du burlesque, qui ne me pose en général pas de problème, mais juste que je n'arrive pas à y croire. Les émotions, les comportements des personnages, les descriptions, rien n'est lié pour arriver à nous faire croire à la situation. C'est un alignement de mots, sans fond. Sans parler de la pauvreté littéraire, on est tout de même loin de Victor Hugo. Sans parler non plus du schéma duo-domination-libération qui se répète au fils des bouquins.

Et pourtant, ce phénomène étrange est arrivé. J’ai ouvert
Ni d'Eve ni d'Adam, son dernier livre, le mois dernier. Et j'ai aimé.
Amélie raconte ses quelques années au Japon et sa rencontre avec Rinri, jeune tokyoïte qui deviendra son grand amour pendant deux ans. Et voilà. J'ai ri, je me suis étonnée, j'ai frémi, j'ai presque versé ma petite larme. En un mot, j'ai cru à l'histoire qu'Amélie voulait bien me raconter. Enorme, n'est-ce pas ? Peut-être sait-elle mieux décrire les sentiments qu'elle a vécu plutôt que d'en inventer…

Et c'est là toute la supériorité du livre par rapport à
Stupeur et tremblements. Ce dernier était particulièrement drôle et cynique, mais rien, en tout cas pour moi, n'allait au-delà. Alors qu'à travers Rinri, Amélie décrit un pays, le Japon. Il est là, avec toutes ses richesses, ses dilemmes et ses contradictions. Avec son personnage, elle raconte une nation et ses mœurs d'aujourd'hui mêlées de traditions.
Et voila donc qu'est arrivée une deuxième chose incroyable : je me suis mise à aimer le Japon.
Il y a pas mal de pays qui me font rêver : le Canada, le Brésil, la Grèce, l'inde...  Et dans la liste, il n'y avait pas le Japon, qui ne me faisait strictement aucun effet. Jusqu'à
Ni d'Eve ni d'Adam. D'un coup, j'ai voulu suivre l'auteure sur les pentes du mont Fuji, dans les îles sauvages ou dans la jungle de Tokyo. Je me suis mise à vouloir moi aussi y faire un tour et voir les cerisiers en fleurs.

J'ai cru à son histoire, tant et si bien que l'envie m'a prise d'aller suivre ses traces au Japon, et retrouver toutes les sensations qu'elle vient de me décrire. Et finalement, n'est-ce pas le plus important dans un roman ?

Bon, je ne crie toujours pas non plus au génie, mais voila, j'ai aimé ce livre. Et je crois même que je prendrais plaisir à le rouvrir dans quelques temps.

Publié dans Danses avec le A

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H
Haaaaaaaaaa, le Japon c'est magnifique! (Mais un peu cher je sais...!)Je vais peut-être me pencher sur ce bouquin alors...!
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